Quels KPIs suivre pour réussir sa stratégie de cold emailing ?

Du taux d’ouverture au taux de conversion, certains KPIs sont essentiels pour piloter votre stratégie de cold emailing. Voici ceux qui comptent vraiment et comment les interpréter.

25 Aout 2025
AUTEUR
Experte en marketing digital
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En prospection, chaque décision doit s’appuyer sur des données concrètes. Le cold emailing ne fait pas exception. Les bons KPIs vous aident à comprendre, optimiser et rentabiliser vos campagnes. Voici ceux à suivre, avant, pendant et après vos envois.

1. Pourquoi suivre des KPIs en cold emailing ?

Une campagne d’emailing sans indicateurs, c’est un peu comme conduire les yeux fermés. On avance, mais on ne sait pas dans quelle direction, ni si on est sur la bonne voie.

Lors de vos campagnes de cold emailing, suivre les bons KPIs permet de :

  • Mesurer l’efficacité de vos campagnes à chaque étape (ouverture, réponse, conversion…).
  • Détecter les points faibles : ligne d’objet peu engageante ? Message trop long ? Ciblage imprécis ?
  • Itérer rapidement, en testant différentes approches pour améliorer vos résultats.

En clair, les KPIs sont vos meilleurs alliés pour faire évoluer vos campagnes et générer plus d’opportunités commerciales, sans perdre de temps ni d’énergie.

2. Les KPIs à surveiller avant même d’envoyer vos emails

Avant de penser au taux d’ouverture ou de réponse, il y a un travail de fond à ne pas négliger : la préparation technique et la qualité de votre base de données. Ces éléments conditionnent fortement la réussite de vos envois.

2.1. Taux de délivrabilité

La délivrabilité désigne la capacité de vos emails à atteindre la boîte de réception de vos destinataires (et pas leur dossier spam). Un taux de délivrabilité correct se situe autour de 95 % minimum.

Si ce taux chute :

  • Vos emails risquent d’être considérés comme indésirables.
  • Vous gaspillez des efforts sur des messages qui ne seront jamais lus.

Les causes peuvent varier : domaine pas encore “chauffé” (warm-up), liste de contacts mal nettoyée, envois trop massifs. Vous pouvez aussi utiliser des outils pour tester votre délivrabilité.

2.2. Taux de contacts pertinents

Un bon ciblage, c’est la base d’une campagne réussie.

Après un scraping, la base n’est pas toujours parfaitement propre : certains contacts peuvent être hors scope ou peu exploitables.

Pour mesurer la qualité d’une base, une méthode simple et efficace consiste à :

1️⃣ Prendre un échantillon (10, 50 ou 100 contacts).

2️⃣ Vérifier manuellement ces contacts : combien sont réellement dans votre périmètre cible ?

3️⃣ Calculer ce ratio pour avoir une idée claire de la pertinence de votre base.

4️⃣ Raffiner ensuite votre ciblage afin de gagner en précision.

Ce contrôle permet d’estimer la fiabilité du ciblage, d’éliminer les profils hors périmètre et de conserver uniquement les contacts les plus pertinents.

2.3. Scores de réputation et de délivrabilité

Avant de lancer vos campagnes, il est essentiel de suivre les scores fournis par les outils de warm-up et de délivrabilité. Ils permettent de mesurer la confiance accordée à votre domaine et la probabilité que vos emails atteignent réellement la boîte de réception.

Par exemple :

  • Instantly propose le pourcentage d’emails qui arrive directement en boîte de réception et non en spam (objectif : proche de 100 %).
  • Lemlist avec leur outil Lemwarm calcule un score de délivrabilité avec sa propre méthode. Il prend en compte de nombreux critères. Un score supérieur à 90 est considéré comme très bon, au-dessus de 95 excellent.

Ces scores, bien qu’ils reposent sur des méthodes de calcul différentes selon les outils, constituent des KPIs de suivi pour évaluer l’efficacité de votre warm-up et la fiabilité de votre domaine.

3. Les KPIs à suivre pendant la campagne

Une fois vos emails envoyés, place à l’analyse. Voici les indicateurs à surveiller de près pour comprendre comment vos messages sont perçus.

3.1. Taux d’ouverture

C’est le premier signal à observer : combien de personnes ont ouvert votre email ?

Un bon taux en cold emailing B2B est de 60 %+.

Ce KPI dépend principalement de :

  • L’objet de l’email (doit être claire, intrigante, personnalisée).
  • Le nom de l’expéditeur (un vrai prénom/nom marche mieux qu’une marque).
  • L’heure et le jour d’envoi.

Toutefois, depuis les mises à jour d’iOS, les taux d’ouverture affichés peuvent être biaisés à la hausse. Avec la fonctionnalité Mail Privacy Protection (MPP), l’application Mail sur les appareils Apple télécharge automatiquement les images des emails (y compris le pixel de suivi) même si le destinataire n’a jamais réellement ouvert le message.

Concrètement, vos statistiques peuvent être gonflées artificiellement. Pour ne pas fausser vos données, il est recommandé d’exclure ces ouvertures générées par Apple MPP de vos analyses, afin de conserver une vision plus réaliste du comportement de vos contacts.

Un taux d’ouverture bas ? Testez différents objets en A/B testing. Ensuite, personnalisez davantage et surveillez vos horaires d’envoi.

3.2. Taux de clic (CTR)

Si votre email contient un lien (vers un calendrier, un contenu ou une page produit), le taux de clic indique si le lecteur est passé à l’action.

Le taux de clic moyen est d’environ 1,6 à 3,06 %, plus de 3 % est bon et au-delà de 6,46 % c’est excellent.

Ce KPI est très utile pour évaluer :

  • L’efficacité de votre call-to-action.
  • La pertinence du contenu proposé.

Attention : dans le cadre du cold emailing destiné à la prise de rendez-vous, ce KPI n’est généralement pas le plus pertinent, car l’objectif reste avant tout d’obtenir une réponse directe à l’email.

3.3. Taux de réponse

C’est sans doute le KPI roi du cold emailing. Car au fond, ce que vous cherchez, ce sont des interactions humaines, pas juste des ouvertures passives.

Un bon taux de réponse se situe autour de 20 %+. Il peut grimper beaucoup plus haut avec un ciblage précis et des messages personnalisés.

Astuce : Ne vous limitez pas à la quantité de réponses : analysez aussi leur qualité.

3.4. Taux de désabonnement ou de signalement spam

  • Taux de désabonnement : il doit rester inférieur à 5 %. Pensez à intégrer un lien de désinscription discret mais accessible afin de respecter les réglementations (RGPD, CAN-SPAM…) et d’éviter que vos contacts ne passent par le bouton « signaler en spam ».
  • Signalements en spam : ce taux doit être proche de 0. Au-delà de 0,3 %, vos envois risquent d’être filtrés ou bloqués par les fournisseurs d’email (ESP), ce qui impacte fortement votre délivrabilité.

4. Les KPIs à suivre après la campagne

La campagne est terminée, les réponses sont tombées. Il est temps de mesurer l’impact réel sur votre activité commerciale.

4.1. Taux de conversion

Combien de vos prospects ont signé un contrat ?

Le taux de conversion moyen global (clients signés par email envoyés) est d’environ 0,7%.

Un bon taux peut atteindre jusqu’à 4,2%.

Cela signifie qu’en moyenne, pour 100 cold emails envoyés, on peut espérer entre 0,7 et 4,2 clients signés si la campagne est performante.

Il vous permet de déterminer si vos messages génèrent de vraies opportunités.

4.2. Délai entre premier contact et prise de rendez-vous

Ce KPI donne une vision dynamique du cycle de conversion. Savoir combien de jours s’écoulent en moyenne entre le premier message et la prise de RDV vous permet :

  • D’optimiser votre timing de relance.
  • De comprendre si certaines séquences sont trop longues ou trop rapides.
  • De faire baisser ce délai moyen via différentes optimisation du processus de prospection et de vente

Il n’existe pas de chiffre standard sur le délai moyen entre premier contact et prise de rendez-vous en cold emailing : ce temps varie selon le secteur, la taille de l’entreprise ciblée ou encore le niveau d’enjeu du prospect.

Ce KPI se valide donc par vos propres tests.

En revanche, on connaît mieux la moyenne de temps de réponse à un cold email : dans 9 cas sur 10, si un prospect doit répondre, il le fera dans les 48 premières heures.

Après le premier message, laissez au moins 2 jours avant d’envoyer une relance.

4.3. Coût par lead qualifié

Combien vous coûte un prospect réellement intéressé, en prenant en compte :

  • Le temps passé.
  • Les outils utilisés.
  • Les éventuels frais de base de données ou d’automatisation.

Ce KPI est essentiel pour mesurer le ROI de vos campagnes et les comparer à d’autres canaux de prospection (LinkedIn, événements, ads…).

Benchmarks (source : LeadActiv, 2025) :

  • Cold emailing : entre 40 et 150 € / lead qualifié, selon la qualité de la base et des messages.
  • SEO & inbound marketing : 30 à 100 €.
  • Prospection téléphonique : 50 à 200 €.
  • LinkedIn Ads & Google Ads : 100 à 300 €.
  • Salons & événements : 200 à 500 €.

On voit que le cold emailing reste parmi les canaux les plus économiques, surtout si vos séquences sont bien construites et vos données propres.

Exemple : avec un budget mensuel de 100 € en outils (domaine, service d’envoi, vérification d’emails, mail merge), si vous générez 50 leads qualifiés, votre coût par lead est de 2 €.

Conclusion

Le cold emailing, ce n’est pas de la chance : c’est de la mesure et de l’optimisation.

Si vous suivez les bons chiffres avant, pendant et après vos campagnes, vous saurez ce qui marche, ce qui bloque et comment transformer vos emails en vrais rendez-vous.